(1450 environ )1
N
1292, le roi de Naples, Charles II, dit le boiteux comte de Provence, avait
transféré, au midi et non loin des murs de la ville comtale, le
couvent des religieuses Dominicaines qu'il avait fondé deux ans auparavant,
dans sa maison de campagne, au Plan-d'Aillane. Vers la même année,
les religieux Augustins s'étaient établis assez près de
là, en dehors de la porte de Marseille, 2
et ces deux circonstances réunies avaient donné naissance au faubourg
Saint-Jacques (en provençal San-Jaoumé), situé en
grande partie entre le couvent des Augustins, près duquel passait le
chemin allant à Marseille et la rue de Nazareth où était
celui qui conduisait chez les Dominicaines. On avait ouvert sur cette rue de
Nazareth une nouvelle porte publique, pour communiquer plus directement avec
ces religieuses, et cette porte avait pris, comme tout le faubourg, le nom de
Saint-Jacques, d'une hôtellerie voisine qui a subsisté jusqu'à
nos jours, c'est-à-dire pendant plus de cinq cents ans.
Vers le milieu du XVe siècle et sous le bon roi René, ce faubourg
fut renfermé dans la ville, ce qui fut fait en reprenant l'ancien rempart
au coude qu'il faisait entre la rue de l'Aumône-Vieille et l'église
du Saint-Esprit, et le faisant contourner par les rues Isolette et du Trésor
jusqu'au Cours, où fut bâtie à cette époque la tour
de Saint-Jacques, et de là en le prolongeant, en droite ligne, jusqu'au
couvent des Grands-Carmes, dont nous avons plus haut indiqué la position.
3
La porte des Augustins fut alors transférée au bout de la Grande-Rue-Saint-Esprit,
là où vient se dégorger la rue Isolette, et la porte Saint-Jacques
ne fut plus qu'un arceau sur lequel furent bâties des habitations telles
qu'on en voyait en ce temps-là, à la rue du Pont et ailleurs et
telles qu'on en voit encore aujourd'hui sur le Portalet, à la place des
Prêcheurs.
Ainsi l'église du Saint-Esprit le couvent des Augustins et l'hôtellerie
Saint-Jacques furent renfermés dans la ville, de même que les rues
suivantes :
1 En tête du quatrième agrandissement
(ci-dessus pag. 451),
fut imprimé par mégarde la date 1368 environ. il faut lire : 1400
environ. Retour
2 Au bas de la rue Beauvezet ; voyez ci-dessus, pag. 189. Retour
3 Voyez ci-dessus,
pag. 228. Retour