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aurons peu à dire sur cette rue qui n'est, à proprement parler,
que la continuation de celle de la Grande-Horloge dont elle est séparée
par la place de l'Université. Le nom qu'elle porte lui vient de ce qu'elle
tend à l'église de Notre dame de consolation, située à
peu de distance en dehors des murs, laquelle fut donnée aux Capucins
en 1585, et est réunie aujourd'hui à l'hôpital Saint-Jacques.
La porte publique dite de Notre-Dame qui termine cette rue, fut construite en
1786, en remplacement de l'ancienne, aux frais d'un particulier qui voulut demeurer
inconnu. Bien des gens font honneur de cet acte de patriotisme à M. Joseph
Sec, marchand de bois, mort octogénaire en 1794, qui a bâti en
grande partie le faubourg Notre-Dame, et dont le mausolée singulier et
bizarre attire les regards des passants sur le cours du même nom, entre
la ville et l'hôpital Saint-Jacques ; tandis que d'autres l'attribuent
à M. Joseph-Boch Boyer de Fonscolombe, ancien envoyé du roi à
Gênes, mort en 1799, dont la demeure n'était pas éloignée
de cette porte.1
Deux belles maisons qui bordent cette rue, presque en face l'une de l'autre,
appartenaient avant la révolution, la première, aux barons d'Aiguines
et de Senez, du nom de Gautier; la seconde, aux marquis de Pontevès-Giens,
de l'illustre famille de Pontevès. Avant la construction de la grande
porte cochère qui conduit à l'ancienne maison d'Aiguines et qui
date de 1780 environ, l'entrée de celle-ci se trouvait au fond de l'impasse
situé sur la même rue, à droite en montant à la Porte
Notre-Dame. On y voyait, il y a peu de temps encore, un portail en pierre de
Calissanne, d'un travail très délicat, monument précieux
de la renaissance des arts. Ce portail, sur lequel on lit le millésime
1542, a été transporté depuis peu dans le jardin de l'hôtel
de M. le procureur-général Borély, rue Saint-Michel, anciennement
hôtel de Limaye.
On dit que dans cette rue droite Notre-Dame, habitait, au XVIe siècle,
le jurisconsulte Marc-Bertrand Maure, l'une des illustrations de notre ville,
qui jouit dans son temps d'une si grande réputation et que les biographes
ont néanmoins laissé dans l'oubli.
M. Charles Giraud, de l'institut, ancien professeur en droit à Aix, aujourd'hui
membre titulaire du conseil royal de l'instruction publique, dont nous avons
déjà eu l'occasion de parler, 2
a vengé Maure de cet injuste oubli, en publiant sur lui une notice fort
curieuse insérée dans celle qu'il a consacrée à
Charles Annibal Fabrot. 3
C'est là que nous renvoyons nos lecteurs; ils y trouveront une intéressante
biographie de ce personnage qui mourut en 1562, étant âgé
d'environ trente-sept ans, victime, à ce qu'on croit, des guerres de
religion qui désolaient alors la ville d'Aix.
On lit dans le journal manuscrit de Sobolis, dont nous parlerons ailleurs, que
le 20 mars 1591, la femme du capitaine Barlangue, de Trets, demeurant à
Aix à la rue Droite, accoucha de cinq filles ; mais il n'y est pas dit
si elles vécurent, ce qu'il serait curieux de savoir.
1 Voyez, ci-dessus rue de la Grande-Horloge, pag. 256. Retour
2 Voyez, ci-dessus, pag. 153. Retour
3 Charles-Arnibal Fabrot, l'un des plus célèbres
jurisconsultes de son temps, naquit à Aix le 15 septembre 1580, et mourut
à Paris le 16 janvier 1659. Tous les dictionnaires biographiques, notamment
ceux de Moreri et de Michaud, entrent dans les plus grands détails sur
la vie et les travaux de ce savant homme; mais aucun n'en parle aussi au long
que M. Charles Giraud, dans sa Notice sur la vie de C-A. Fabrot, doyen des
professeurs en droit de l'université d'Aix (Marseille, Marius Olive,
1855, in-8° de 212 pag.), et c'est dans cet excellent ouvrage, plein de
recherches et d'érudition, qu'on peut lire toutes les particularités
qui concernent cet illustre compatriote. Retour