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le coin à droite, en entrant dans cette rue par la place des Prêcheurs,
existait autrefois et bien avant que le faubourg de Naurabet n'eût été
renfermé dans la ville, une petite chapelle, dédiée à
saint Sulpice, auquel les habitants d'Aix avaient alors la plus grande dévotion.
Cette chapelle existait encore en 1377, lorsque les religieuses dominicaines
vinrent s'établir à côté d'elle et ne tarda pas à
être enclavée dans le couvent de ces religieuses.
L'emplacement sur lequel elle était bâtie n'en a pas moins conservé,
depuis près de cinq cents ans, le nom de Saint-Sulpice qu'on donne vulgairement
à ce coin des rues des trois-Ormeaux et de Bellegarde, et comme saint
Sulpice est appelé San Souspir en langage provençal voici
ce que disent les bonnes gens qui n'ont pas ouï parler de la chapelle en
question. Il faut savoir qu'avant la révolution les criminels condamnés
à mort étaient conduits devant la porte de l'église métropolitaine
de Saint-Sauveur, où il fesaient ce qu'on appelait l'amende honorable,
et d'où on les ramenait par les rues du Séminaire, de Matheron
et des Trois-Ormeaux, sur la place des Prêcheurs pour y subir leur supplice.
En débouchant de cette dernière rue sur la place ils apercevaient
l'échafaud où ils allaient perdre la vie dans les tourments, et
cette vue leur arrachait les soupirs qui, suivant ces bonnes gens, avaient
fait donner le nom au coin dont nous parlons. - Et puis fiez-vous à la
plupart des étymologies populaires.
Sur le haut, de l'autre côté de la rue, habitait, au XVIe siècle,
un savant jurisconsulte natif de Grasse, Louis du Canet, qui fui assesseur d'Aix
en 1566-67. Il avait d'abord professé le droit l'université de
Toulouse et y avait fait imprimer un commentaire latin sur les Substitutions
vulgaire et pupillaire, qu'il avait dédié au baron d'Oppède,
Jean Maynier alors premier président du parlement d'Aix. 1
Dans la même rue demeurait encore, à la fin du XVIe siècle,
Honore du Laurens, frère de Gaspard qui fut depuis archevêque d'Arles,
et d'André qui devint premier médecin d'Henri IV.
Honoré étudia d'abord en médecine à l'université
de Paris, puis en droit à celle de Turin, d'où il revint en Provence
et passa docteur à Aix vers 1575. 2
En 1581 il succéda à François d'Ulme, sieur de Montravail
son beau-père, dans la charge d'avocat-général au parlement,
et embrassa avec ardeur le parti de la Ligue. Il fut député à
Rome par les Ligueurs, en 1591, auprès du pape Sixte-Quint pour réclamer
son intervention et son appui en leur faveur, dans le choix d'un roi catholique
que les états-généraux du royaume, assemblés à
Orléans, devaient élire.
Ayant perdu sa femme, Marguerite d'Ulme, il embrassa l'état ecclésiastique,
et bientôt après Henri IV, qui l'estimait malgré le parti
qu'il avait suivi, le nomma à l'archevêché d'Embrun en l'année
1600. " Monsieur l'archevêque, lui dit ce prince en recevant son
serment, soyez-moi autant ami que vous m'avez été ennemi. "
Il gouverna son diocèse très saintement pendant près de
douze ans et mourut de la pierre, le 24 janvier 1612, à Paris où
il était allé prononcer l'oraison funèbre de Marguerite
d'Autriche, femme du roi d'Espagne, Philippe III. Il avait composé plusieurs
ouvrages dont le principal est le Panégyrique de l'Henoticon,
3 où il
joint toutes les connaissances d'un bon catholique romain à celles d'un
littérateur distingué.
La maison qui fait le coin à gauche en entrant dans cette rue par la
place des Prêcheurs et qui était apparemment plus vaste alors que
celle qu'on voit aujourd'hui, appartenait, en 1417, à Elzéar de
Littéra, depuis premier syndic de la ville, lequel la vendit en cette
année 1417 à Philippe de Vietta, trésorier-général
de Provence, et celui-ci la céda par transaction, en 1443, à Jean
Martin, seigneur de Puyloubier, dont nous allons parler.
Jean Martin n'était point natif d'Aix comme on l'a cru. Il était
originaire du diocèse de Sisteron ainsi qu'il est dit dans son diplôme
de licencié en droit à l'université d'Aix à la date
du 23 janvier 1419, souscrit par l'archevêque Thomas de Pupio, premier
chancelier de cette université, alors nouvellement fondée par
Louis II d'Anjou, roi de Naples et comte de Provence. Jean Martin ne tarda pas
à se distinguer parmi les habiles jurisconsultes qui vivaient à
Aix à cette époque, ce qui lui ouvrit bientôt la carrière
de la magistrature qu'il était destiné à parcourir avec
honneur pendant un demi-siècle.
Louis III, successeur de Louis II, le pourvut, par ses lettres du 20 août
1425, de l'office d'avocat et de procureur du roi près la cour royale
des maîtres-rationaux séant à Aix; et lui donna, le dernier
jour de mars 1431, l'honorable commission d'aller conclure son mariage avec
Marguerite, fille d'Amédée, duc de Savoie, conjointement avec
Pierre de Beauvau, gouverneur de Provence, Louis de Bouliers, vicomte de Reillane
, Pierre de Venterol, seigneur dudit lieu, Guillaume Saignet, seigneur de Vaucluse,
président du conseil du roi, Jourdain Brice , professeur en droit et
juge-mage de Provence, et André Boutaric maître-rational en la
chambre des comptes d'Aix, chanoine de Saint-Sauveur, depuis évêque
de Marseille. Au mois de juillet 1433, Jean Martin, acquit d'Elzéar de
Sabran, baron d'Ansouis, la terre et seigneurie de Puyloubier,
par acte passé devant Jean Dieulofet, notaire d'Aix, ce qui sans doute
ne mériterait guère d'être rapporté, s'il n'était
dit dans un ouvrage, 4
très estimable sous tous les rapports et si rempli de curieuses recherches
sur notre bon roi René, que ce prince lui avait fait don de cette terre.
René, frère et successeur de Louis III, appela le seigneur de
Puyloubier aux fonctions de maître-rational le 12 janvier 1437, et six
ans plus tard il le pourvut, par lettres du 5 février 1443, de l'office
de juge-mage de Provence, vacant par la retraite de Jérôme de Miravail,
napolitain. Par autres lettres du même jour, ce pince ordonna que le nouveau
juge-mage continuerai d'exercer cumulativement les fonctions de maître-rational.
L'année suivante, Guillaume Saignet, seigneur de Vaucluse chancelier
et garde des sceaux de Provence, étant venu à mourir, le roi René
nomma pour lui succéder Jean Martin, seigneur de Puyloubier, par ses
lettres de provision du 8 mars 1444. Jean Martin exerça cette charge
importante de chancelier pendant trente-un ans, c'est-à-dire jusqu'à
sa mort arrivée en 1475, cinq ans avant celle du roi René, et
comme chef de la magistrature provençale, il eut la plus grande part
à la rédaction des sages ordonnances et statuts de ce prince sur
les tutelles et les curatelles, sur les secondes nôces et autres qui ont
été observées en Provence jusqu'à la publication
du code civil actuel.
Le Dauphin, fils de Charles VII, qui fut depuis Louis XI, fit un voyage en Provence
au mois de mai 1447 et distingua le chancelier Martin parmi les seigneurs provençaux
qui lui furent présentés. En témoignage de son estime,
ce prince lui accorda, le 10 du même mois, le brevet de conseiller en
son grand conseil.
Le bon roi René était souvent obéré de dettes. Les
guerres de Naples avaient épuisé ses finances et le forcèrent
de recourir aux emprunts. En 1450, deux particuliers d'Avignon lui prêtèrent
des sommes considérables qu'il s'obligea de leur rembourser dans six
mois. Ce terme étant échu sans qu'il pût les satisfaire,
les principaux seigneurs et officiers de sa cour lui ouvrirent leur bourse et
il leur délégua le produit de ses salins du Rhône et des
côtes maritimes de Provence par ses lettres-patentes du dernier jour de
février 1451. Ces seigneurs étaient entre autres Tanegui du Chatel,
sénéchal de Provence, Louis de Beauvau sénéchal
d'Anjou, Fouquet d'Agoult, seigneur de Mison, Jean Martin, seigneur de Puyloubier,
chancelier de Provence, Charles de Castillon, seigneur d'Aubagne, maître-rational,
Jean d'Arlatan, seigneur de Châteauneuf, Guillaume de Pontevès,
seigneur de Lambesc, Honoré de Berre, seigneur d'Entrevènes ,
etc.
Une autre commission honorable qui fut confiée au chancelier Martin,
fut celle que lui donna le roi René, par ses lettres du 10 avril 1459,
d'aller traiter le mariage de Jean d'Anjou, duc de Calabre et de Lorraine, fils
du roi, avec la fille du comte de Foix, conjointement avec Louis de Beauvau,
sénéchal de Provence, et Charles de Castillon, baron d'Aubagne.
Toutefois ce mariage n'eut pas lieu, on ne sait pourquoi.
En 1826, le hasard nous fit découvrir entre les mains d'un fripier qui
s'occupait déjà de les détruire, les diverses pièces
que nous venons de mentionner et plusieurs autres encore dont nous allons parler.
Nous les rachetâmes aussitôt et nous les fîmes relier en un
volume grand in-folio, auquel nous donnâmes le titre de JOHANNIS MARTINI,
REGIS RENATI CANCELLARII, ATQUE ALIQUOT EJUS POSTERORUM CHARTULARIUM. 5
Toutes ces pièces, au nombre de trente-six, sont écrites sur parchemin,
le plus grand nombre en latin et quelques-unes en français. Trois portent
la signature originale du bon roi René ; d'autres signées seulement
par des secrétaires d'Etat, offrent néanmoins quelques mots de
l'écriture de ce prince ou de celle de Louis II, son prédécesseur.
6
Ce même recueil contient aussi diverses pièces délivrées
au chancelier Martin, dans des intérêts privés, par les
reines Isabelle de Lorraine et Jeanne de Laval, femmes de René ; par
Jean d'Anjou, son fils ; par Louis de Beauvau, Bertrand de Beauvau, etc., et
elles sont revêtues des signatures originales de ces personnages. Nous
puisons dans l'une de ces pièces, la connaissance d'un fait ignoré
des historiens de René ; c'est que Jean d'Anjou, son fils, pendant le
cours de la trève qu'il avait conclue en Catalogne, avait fait un voyage
en Provence peu de mois avant sa mort, arrivée à Barcelonne, le
16 décembre 1470. Ce prince, se trouvant à Aix, le 22 juin de
ladite année, fit expédier au chancelier Martin un mandement signé
de sa main, sur James de Monfort, maître de sa chambre aux deniers, de
la somme de 400 florins, monnaie du pays pour prix de deux cents charges de
blé que le chancelier lui avait envoyées pour l'avitaillement
du château de l'Oeuf, lors des dernières guerres de Naples.7
Il paraît que Jean Martin eut, toute sa vie, une grande dévotion
à l'ordre des frères mineurs. Dès le 10 janvier 1429, il
avait été affilié, ainsi que sa femme et ses enfants au
couvent de ces religieux à Sisteron, et le 20 mai 1467, le frère
François, général, lui envoya de Florence des lettres d'affiliation
et de participation à cet ordre. Nous avons cru un moment que la signature
frater Franciscus gnalis apposée au bas de ces lettres, était
celle de saint François de Paule, mort en 1507, à l'âge
de quatre-vingt douze ans, et que le roi Louis XI avait appelé auprès
de lui dans sa dernière maladie, espérant que les prières
du saint ermite lui prolongeraient la vie. Mais il faudrait pour cela que saint
François de Paule eût appartenu à 1'ordre des frères
mineurs, avant d'avoir fondé celui des Minimes, ce qui n'est indiqué
nulle part et nous parait peu probable.
La postérité mâle du chancelier Martin s'est éteinte
à la neuvième génération, dans les premières
années de la révolution et a conservé jusqu'alors la seigneurie
de Puyloubier, ayant fourni quelques hommes de mérite qui se sont distingués
dans divers emplois civils et militaires. Les brevets ou provisions de ces emplois
font partie de notre recueil et portent les signatures originales des rois Henri
II, Charles IX et Henri III, de Louise de Vaudemont, femme de ce dernier, enfin
la signature de Louis XIII.
Nous pensons qu'on ne saurait conserver avec trop de soin les monuments toujours
plus rares des temps passés, et tout ce qui rappelle le souvenir de ces
hommes recommandables qui se sont distingués par leur dévoûment
au prince et à la patrie. C'est dans cette intention que nous aimons
à flâner 8
sur les places publiques ou dans les boutiques des fripiers, des bouquinistes
et des relieurs, chez lesquels viennent finir, tous les jours, les vieux titres
et papiers des anciennes familles qui s'éteignent.
Ce précieux recueil contient en outre le cahier original des états-généraux
de Provence tenus à Aix au mois de février 1438 (v. st.), duquel
nous avons parlé plus haut. 9
Il est signé par la reine Isabelle de Lorraine, première femme
du bon roi René, 10
et par Louis Rebuffelli, greffier des états ; il est écrit partie
en latin, partie en provençal, sur vingt-six feuillets de papier. Nous
croyons qu'on ne sera pas fâché d'en lire ici le préambule
et de connaître le langage usité en Provence à cette époque
:
" En nom de nre senhor Diou jhu xxist amen. L'an de la incartion del dich
nre senhor mil IIIIe XXXVIII et lo jorn XXIII del mes de febrier, regnant lo
tres excellent prince nre sobeyran senhor lo rey Renat per la gracia de Diou
de Jhalem et de Sicilia, comte de Pvensa et de Forcalquier, duc d'Anjou, du
Mayne et de Bar feliciter, amen. Es ver que de part lo susdich nre sobeyran
senhor et tan per lo magnific e egregi cavallier monr Guillelmet Saignet, senhor
de Valclusa, conseillyer et chancellier de la dicha majestat en lo grand tinel
del palays royal en la ciutat d'Aix, qu an succedament en lo refreytor del couvent
dels predicadors de la dicha ciutat, per ltras de crezensa expausada et declarada
per los magnifics lo senhor de Mison et lo senhor de Castelnou en Martegues,
chivalliers, conseillyers et ambayssadors elegits per la dicha royal majestat,
fons demanda als senhors dels tres stats de Pvensa et de Forcalquier, aqui expressament
accampats consell et ajuda peu sufficir à la necessitat de la dicha royal
majestat per expellir de son royalme de Napol, son ennemi, loqual si dis rey
d'Aragon.
Laqual proposta facha et madurament entenduda peu los dichs senhors dels tres
stats, fon humblament per la part d'aquels respondut per lo tres honorat payre
en Diou monsenhor l'archevesque d'Aix, etc., etc. "
Le chancelier Martin mourut, avons-nous dit, en 1475, et fut enterré
à Saint-Sauveur dans une chapelle qu'il avait fondée dans la nef
de Notre-Dame d'Espérance. On y a vu, pendant plus de trois cents ans,
sa statue en marbre ainsi que celles de Marie de Barthélemi Sainte-Croix,
sa femme, et de leurs enfants.
Ces statues, curieuses à cause des costumes du temps qu'elles représentaient,
furent brisées en 1795, lors de la dévastation des églises.
Jean Martin avait aussi donné, de son vivant, à la même
église de Saint-Sauveur, un missel grand in-f°, sur velin, enrichi
de superbes miniatures et tout aussi curieux et aussi beau que le missel dit
de Murri, actuellement conservé à la bibliothèque Méjanes.
11 Dès
les premiers jours de la révolution le chapitre, prévoyant, sa
destruction prochaine, restitua ce manuscrit au dernier descendant du donateur
qui vivait encore. 12
1 Impressum Tholos, apud Guidonem Boudeville,
1545, petit in-4°. Retour
2 Il était né le 7 mars 1554, non à Arles, comme on le croit communément, mais à Tarascon où naquit Gaspard, le 14 septembre 1567. André du Laurens, leur frère, premier médecin d'Henri IV, naquit à Arles le 9 décembre 1558 (voyez les Notes manuscrites de l'abbé Auguste-Honoré de Beaumont-Saint-Maurin, natif de Rians, mort à Aix, le 4 novembre 1803, à l'âge de 74 ans ; personnage très versé dans la connaissance de l'histoire du pays et bon littérateur). Il avait fait de nombreuses rectifications sur les marges de son exemplaire du Dictionnaire des hommes illustres de Provence, imprimé à Marseille en 1786, 2 vol. in-4° et les avait accompagnées d'observations critiques, judicieuses et vraies dont nous avons une copie. Voyez encore, sur Honoré du Laurens, le dictionnaire précité, tom. II, pag. 440 ; H. Bouche, Hist. de Prov., tom. II, pag. 736 ; Pitton, Annales de l'église d'Aix, pag. 145, etc. Retour
3 Panégyrique de l'Henoticon, ou édit de Henri III, roi de France et de Poloigne, sur la réunion de ses sujets à l'église catholique, apostolique et romaine, par M. Honoré du Laurens, conseiller du roy et son avocat-général en la cour du parlement de Provence ; dédié à monseigneur le grand-prieur de France, gouverneur, etc. ; et accompagné de nombreux éloges en vers latins ou français, par C. Nostradamus, C. de Cadenet, F. Dupérier, L. de Gallaup et autres beaux esprits du temps qui demeuraient à Aix ; 1 vol. in-8°, imprimé à Aix, par Guillaume Maillon, 1586, aujourd'hui très rare et assez cher. Retour
4 Histoire de René d'Anjou, par M. le vicomte de Villeneuve-Bargemont (aujourd'hui le marquis de Trans) tom. II, pag. 134. Retour
5 Voyez l'Observateur provençal, journal publié à Aix, en 1827, nos 10 et 11. Retour
6 Datum .. per manus REGIS LUDOVICI OU REGIS RENATI... Les mots mis ici en petites capitales sont de l'écriture de ces princes dans les pièces dont nous parlons. Retour
7 Sous le roi René, le florin d'or valait 16 sols provençaux (8 francs 25 centimes de notre monnaie actuelle), ce qui revient à I 6 francs 50 centimes la charge de blé, équivalant à 16 décalitres 318 centilitres. C'était apparemment dans une année de disette ou les frais de transport étaient peut-être comptés dans ce prix; car, sous le roi René, la valeur du blé était habituellement bien inférieure à celle qui lui est donnée ici. Retour
8 C'est un reproche que nous font assez souvent de plus badauds que nous. Retour
9 Pag. 288 et 289, note 2. Retour
10 Ce prince se trouvait alors dans le royaume de Naples, aux prises avec Alphonse d'Aragon qui s'en était emparé, et la reine Isabelle était sa lieutenante-générale en Provence. - Aucun historien de ce pays n'a connu ces états tenus à Aix, au mois de février 1438 (1439, n. st.), si ce n'est Pitton qui en parle en son histoire d'Aix, pag. 225, où il cite ce même cahier que nous possédons. Retour
11 Au sujet du missel de Murri, voyez la Notice sur la bibliothèque Méjanes, par M. Rouard, pag. 154. Retour
12 En 1827 nous acquîmes, des héritiers de la famille des Martins de Puyloubier, le missel dont il est ici question ; mais sur les pressantes instances de M. Magnan de la Roquette nous le cédâmes, quelques années plus tard, à cet amateur distingué des beaux-arts. Nous en avons toujours eu du regret depuis lors, car le beau cabinet de tableaux et de curiosités de M. Magnan a été transporté à Paris et vendu après sa mort.. - Si nous n'avons pas mentionné ce cabinet qui rivalisait avec celui de M. Sallier, lorsque nous avons parlé de la place de l'Archevêché où demeurait M. Magnan, c'est qu'il est impossible de parler de tout, et l'on sait que nous préférons rappeler les choses passées dont les souvenirs s'éteignent chaque jour, au plaisir de décrire ce qu'ont vu ou pu voir nos contemporains. On trouve d'ailleurs dans chacune des deux éditions d'Aix ancien et moderne, par M. Porte de très intéressantes notices sur les divers cabinets qui, de notre temps, ont orné ou ornent encore la ville d'Aix, tels que ceux de MM. le marquis d'Albertas, Bourguignon de Fabregoule, le marquis de Lagoy, Magnan de la Roquette, le chevalier Alexandre de Lestang-Parade, les abbés Thaneron et Topin, etc. Au rapport de tous les voyageurs, il y a peu de villes en France, même de bien plus considérables qu'Aix, qui offrent encore autant d'objets de curiosité, de livres, de tableaux, etc., que celle-ci, malgré les pertes immenses qu'elle a faites pendant la révolution et depuis. Retour