ETTE
partie qui longe la façade méridionale de l'Hôtel-de-ville
et qui s'arrête à la rue de la Verrerie où se terminait
la ville comtale du côté du couchant, 1
s'appelait dans les premiers temps la rue Esquicho-Mousquo, parce
qu'elle était si étroite qu'une mouche avait, pour ainsi dire,
de la peine à y passer. Elle a été agrandie plusieurs fois,
notamment en 1755, lorsqu'on a bâti la portion de l'Hôtel-de-ville
affectée, à cette époque, aux bureaux et aux archives de
la province.
Cet hôtel que, sur la foi de P-J. de Haitze, l'on
croit généralement n'avoir été bâti dans ce
quartier que postérieurement à l'invasion de Charles-Quint, en
1536, est d'une date beaucoup plus ancienne et fut construit sans doute peu
d'années après la réunion du bourg Saint-Sauveur à
la ville comtale, en 1357, à cause que ce point devint alors à
peu près le centre de la cité.
Les archives de la ville ayant été brûlées lors de
Charles-Quint, n'apprennent rien à cet égard ; mais nous avons
trouvé dans celles du prieuré de Saint-Jean, deux pièces
que nous allons faire connaître et qui justifient notre assertion, contrairement
à l'opinion de de Haitze.
L'une est un acte du dernier jour de janvier 1408, 2
par lequel un Jean Eiguesier passe reconnaissance, en faveur du prieur de Saint-Jean,
d'une cense de trois sols imposée sur une maison avec cour, située
à la rue Esquicho-Mousquo, et qui confronte la cour de la maison
du conseil de ville, etc.
L'autre est un acte du 13 août 1526, 3
par lequel noble Charles Malespine reconnaît la même cense établie
sur la même maison, rue Esquicho-Mousquo, confrontant du septentrion
ladite cour de la maison de ville, etc.
Rien de plus précis, ce nous semble, que ces deux actes pour décider
la question.
1 Voyez ci-dessus, pag. 8. Retour
2 Guillaume Senequerii, notaire d'Aix, au livre rouge de Saint-Jean, f° 32. Retour
3 Antoine Borrilli, notaire d'Aix, au livre de Podio de Saint-Jean, f° 90. Retour