(1451 ou 1452 )
E
fut encore sous le bon roi René qu'eut lieu cet agrandissement, le dernier
de ceux entrepris sous nos comtes de la seconde maison d'Anjou. Ce prince fit
élargir le palais comtal, en 1451 ou 1452, du côté du levant
où il fit construire la principale façade qui visait auparavant
au midi. 1 Voulant,
à la même époque, 2
se procurer une promenade devant son palais et enclore dans la ville le couvent
et l'église des Dominicains, il fit étendre le rempart depuis
la tour de Suffren, 3
jusqu'à l'entrée méridionale de la rue du Pont-Moreau,
en passant dans le jardin et contre le clocher des Dominicains ; puis sur la
ligne occidentale d'une partie de la rue du Bourg-d'Arpille, enfin sur le terrain
même qu'occupent aujourd'hui les maisons situées entre la rue Ganay
et celle du Pont-Moreau ; après quoi le rempart vint rejoindre l'ancienne
porte Sainte-Magdelaine, à l'entrée méridionale de la Petite-Rue-Saint-Jean.
Cette porte de la Magdelaine fut alors abandonnée et il en fut ouvert
une nouvelle à quelques mètres plus au levant et en face de l'île
qui sépare cette dernière rue de celle du Pont-Moreau, au bout
de la rue Tournefort. C'est cette nouvelle porte qu'on nomma la Porte-Saint-Jean,
laquelle a subsisté jusqu'en 1646, époque de l'avant-dernier agrandissement.
On comprend que lors du sixième dont il est ici question, la place des
Prêcheurs devint le lieu le plus fréquenté et la plus belle
promenade de la ville.
Sur la ligne orientale de cette place, en face de la rue actuelle du Collége,
fut alors ouvert un petit portail qui a subsisté jusqu'en 1641, et par
lequel le bon René se rendait en droiture au Jardin du Roi, situé
là où depuis furent établis les Jésuites et le Collége
Royal-Bourbon.
La place des Prêcheurs et deux rues composèrent seules cet agrandissement.
1 Voyez ci-dessus, pag. 14 et 23. Retour
2 De Haitze prétend, et nous l'avions dit d'après lui (ci-dessus, pag. 240), que ce sixième agrandissement n'eut lieu qu'en 1461, en quoi il se trompe évidemment, puisque dès 1454 et 1456, la ville céda à bail emphytéotique deux tours de cette partie du nouveau rempart, l'une aux religieux dominicains, l'autre à Jean Gastaudi, ainsi que nous le dirons vers la fin de ce volume. Retour
3 Voyez ci-dessus,
pag. 452, où était située la tour de Suffren. Retour