ENRI
III, roi d'Angleterre, envoya des ambassadeurs à Aix, en 1236, auprès
du comte Raymond-Bérenger IV, pour lui demander la main de la seconde
de ses filles, la princesse Eléonore de Provence, sur puînée
de Marguerite, reine de France. 1
Le mariage fut célébré dans cette ville au mois de janvier
1237, suivant la nouvelle manière de compter, l'année ne commençant
alors que le 25 mars, et l'un des ambassadeurs épousa la princesse au
nom de son souverain. Les gens de leur suite furent logés dans un petit
faubourg, situé à peu de distance de la ville comtale, et du côté
du couchant, là où se trouvent aujourd'hui les rues des Muletiers,
de Nouestré-Seigné et la partie basse de la rue des Cordeliers.
Dès lors, ce faubourg fut appelé le faubourg des Anglais, 2
et quoique renfermé dans la ville environ cent trente ans après
le mariage dont nous venons de parler, ce quartier n'en conserva pas moins pendant
fort longtemps le nom que le passage momentané des Anglais lui avait
fait donner. De Haitze atteste que, de son temps, les vieillards se souvenaient
l'avoir entendu appeler ainsi, 3
et nous trouvons qu'il est désigné sous cette dénomination
dans l'Etat général des domaines et sencives de la communauté
d'Aix, autrement dit le levadour ancien, conservé à l'Hôtel-de-Ville,
folio 170. 4
Quant à la rue des Muletiers, située au centre de ce faubourg,
c'est là que logeaient les voyageurs et les commerçants qui allaient
de la haute Provence à Marseille et réciproquement. C'est même
à cause des hôtelleries qui s'y trouvaient, que nous avons placé
dans cette rue le séjour des Anglais qui vinrent à Aix en 1236.
1 Voyez ci-dessus, pag. 12. Retour
2 Voyez ci-dessus, pag. 188. Retour
3 Aix ancienne et moderne, chap. II, au 3e agrandissement. Retour
4 Nous avons déjà cité
ce registre qui nous a été d'une grande utilité. Voyez
ci-dessus, pag. 422, note 1.
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